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 Boire sans soif et faire l'amour en tout temps, il n'y a que ça qui nous distingue des autres bêtes ► Blue'

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Boire sans soif et faire l'amour en tout temps, il n'y a que ça qui nous distingue des autres bêtes ► Blue' Empty
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Boire sans soif et faire l'amour en tout temps, il n'y a que ça qui nous distingue des autres bêtes ► Blue' Mini_100521082336737762 Boire sans soif et faire l'amour en tout temps, il n'y a que ça qui nous distingue des autres bêtes ► Blue' Mini_100521082353510920

Debra & Blueberry


Samedi 22 mai 2010
the rent party
23h30

    Je travaillais, ce soir-là. Comme tous les soirs de la semaine, j’étais serveuse dans un bar du centre de San Francisco, un bar sans grand intérêt, un peu glauque, même, où les clients, assez rares mais très sympathiques, arrivaient vers neuf heures, et, vers vingt-deux heures, lorsqu’ils ne tenaient quasiment plus debout, rentraient chez eux en titubant. J’avais mis du temps à comprendre que des hommes d’une quarantaine d’année, avec une bonne situation et un physique pas trop embarrassant éprouvent ainsi la nécessité de se mettre une race plusieurs fois par semaines, pour noyer ainsi leurs chagrins, jusqu’à ce que je discute avec quelque uns d’entre eux. A chaque fois, ils me répondaient la même chose : je sors d’une période difficile. Deux whiskies plus tard, j’apprenais qu’ils avaient divorcé. Divorcé. C’est incroyable de voir à quel point un mariage peut finir dans la merde, et, dans le cas présent, dans l’alcool. Je comprends maintenant mieux pourquoi je préfère rester seule. J’ai fini par en retirer une certaine satisfaction, de ce célibat, je me rends bien compte que l’amour, le grand Amour, n’est pas fait pour moi, qu’il est pour d’autres.
    La journée est terminée, pour moi. Il est onze heures moins quart, et mon patron vient de m’indiquer que je pouvais partir, il fera la fermeture tout seul. Me trouvant libre, je m’empresse d’attraper un coup de fil à Blueberry, histoire de vérifier que notre rendez-vous tient toujours. J’apprends qu’elle m’attend déjà au rent party, la discothèque la plus proche du bar, à deux blocks de là. C’est peut-être ainsi qu’il faut expliquer la quasi faillite du bar où je travaille. Quelle idée d’ouvrir un bar à côté d’une discothèque ! Enfin bref, elle est en bopite et moi je suis toujours plantée là, entre un casier de bières et un congelo en panne. Je chope à la va-vite un sac plastique dans lequel j’ai rangé ma tenue de soirée, et l’enfile discrètement derrière ledit congélateur. Ici, il n’y a que des hommes qui travaillent, et je ne tiens pas à me retrouve nue devant mon patron. Un petit coup de blush, un peu de rouge à lèvre et un dernier coup d’œil vers le miroir des toilettes (pour hommes) et me voilà partie vers la discothèque, sous les clins d’oeils de mes collègues (masculins).
    J’arrive enfin, me fraye un chemin à travers la queue, fait un clin d’œil au videur qui me connaît (j’ai bossé ici un été) et il me laisse entrer. Pfiou… Il fait une de ces chaleurs ici… Je me demande bien comment je pourrais un jour la retrouver, la demoiselle, vu la foule qui se presse sur la piste de danse. Ce n’est pas étonnant, en même temps, la soirée a débuté depuis déjà plus d’une heure pour les plus ponctuels, quelle idée aussi de taffer un samedi soir !
    Bon, elle n’est pas là… Ou en tous cas introuvable… Inutile d’insister, je finirais bien par la croiser par hasard, et en attendant je vais borie un verre, et me rends vers le bar. Tiens, c’est un nouveau serveur… Un jeune de son âge, et plutôt mignon. Mais putain Deb’, t’es venue pour draguer ou passer un moment avec ta meilleure amie ?! Je rigole toute seule, le mec me regarde bizarrement. Il hallucine encore plus quand je hèle le deuxième serveur, un ami à moi, et qu’il passe derrière le bar me faire la bise. « T’aurais pas vu Blue, par hasard ? Tu sais, une grande brune, je suis souvent venue avec elle, ici » Il me fait un signe vers la droite, et effectivement elle est là, appuyée contre un mur, visiblement un peu éméchée. Je remercie Mike et vais directement vers elle, un verre de vodka orange à la main. « Ben alors mademoiselle, on se cache près des toilettes ? » Nouveau clin d’oeil, puis j’éclate de rire. Ca fait bien longtemps que je ne suis pas sortie avec elle, je bosse tout le temps, jusqu’à l’épuisement, et cette petite soirée va me requinquer, j’en suis certaine. Ce n’est pas par hasard que je me suis si bien habillée, robe extracourte noire et talons aiguilles, car il s’agit justement d’un cadeau de Blue, du moins cette petite robe si sexy. Pour les chaussures, je ne sais plus exactement où je les ai trouvées, tout ce que je sais c’est que ce n’est pas avec mon salaire de merde que je me les suis achetées.
    Un peu las, j’avale d’une traite une gorgée de vodka-orange.
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