AIMEE • i don't believe in you anymore

(c) mymz chérie

JAZZLYN AIMEE CARTWRIGHT
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J'ai actuellement 23 ans, j'habite à San Francisco depuis toujours. Je suis célibataire. Je suis née le 23 février 1987. Je viens de terminer mes études en psychologie et je suis présentement à la recherche d'un emploi dans ce domaine. Si on me demande dans quelle classe sociale je suis je répondrais : moyenne

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QU'EST-CE QUI A FAIT, DANS TA VIE, QUE TU SOIS UN FUCKER OU UN FUCKED ? Hum, je dirais le fait d'être tombée amoureuse de l'un de mes profs soient un élément à prendre en considération. Ou plutôt le fait qu'aujourd'hui, deux ans après que je l'ai embrassé, il réapparaît dans ma vie, faisant comme si de rien n'était, jouant presque avec amusement avec ces sentiments que je n'ai jamais su taire pour lui.
AS-TU DEJA ETE DE L'AUTRE COTE ? Pas vraiment. J'ai jamais vraiment eu de chance dans la vie. Que ce soit en amour ou autrement. J'suis bien plus souvent celle qui mange les coups que celle qui les donne.
ADMIRES-TU LES FUCKERS ? Je les envie plus que je les admire si vous voulez tout savoir. Il me semble que ce serait bien, une fois dans la vie d'être celui qui mène plutôt que celui qui est mené. D'être celui qui a de la chance plutôt que celui qui vit dans l'éternelle crainte de tout faire foirer. Mais bon..
VIS-TU UNE HISTOIRE D'AMOUR A LA ROMEO&JULIET AVEC UNE PERSONNE DE L'AUTRE GROUPE ? Hum. Non, pas vraiment. Une histoire d'amour? Il y a bien longtemps que je n'en ai pas eu une, du moins pas une vraie. Le seul truc que je pourrais vous raconter à ce sujet, c'est que je suis dingue d'un de mes anciens profs qui semblent ce foutre de moi comme ça se peut pas. Alors Romeo et Juliette, j'en suis bien loin.

(c) MYMZCHÉRIE

CLOSE YOUR EYES, CLEAR YOUR HEART, CUT THE CORD
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Chapitre 1; 8 juillet 1997

L’été ne m’a jamais parut plus lourd et déprimant que présentement. On est en plein mois de juillet et il fait beau dehors, beaucoup trop beau même. L’ambiance qui règne présentement dans le cimetière est loin de concorder avec le beau temps extérieur. Je crois pas que ce soit déjà vu une ambiance légère dans un cimetière de toute façon, mais peu importe. J’ai à peine dix ans de vie et aujourd’hui, j’enterre ma mère. Ma propre mère, c’est ridicule non. J’ai entendu dire que c’était normal que les enfants enterrent leur parents, mais je doute que ce soit normal qu’une fille de dix ans et un gamin de huit ans enterrent leur mère. Pourtant, c’était bel et bien le cas. Nous étions tous réunis alors que le soleil me faisait mourir sous mes habits noirs, en demi-cercle devant une pierre tombale. Mon père n’arrête pas de pleurer, et ce depuis plusieurs jours. Je sais plus quoi faire pour qu’il arrête et ça me fais mal de le voir comme ça. J’en veux à Dieu, s’il existe en haut de m’avoir enlevé ma mère comme ça, sans que je ne puisse y changer quelque chose. Un jour elle était là, elle me parlait, elle me disait qu’elle m’aimait et le lendemain, pouf, c’était fini, elle était partie sans jamais pouvoir revenir. Mon frère, lui, il pleure pas. Je ne suis pas certaine qu’il comprend complètement ce qui se passe. D’ailleurs, je suis pas certaine de comprendre totalement moi non plus. Je réalise pas. Comment est-ce que la vie peut jouer un aussi mauvais tour? Est-ce que c’est ma faute? Est-ce que j’ai fais quelque chose de mal? Est-ce que j’étais tellement une mauvaise petite fille que pour me punir, ils décidé tout là haut que la meilleure chose a faire, c’était de m’enlever ma mère? Je passe mes bras autour de mon petit frère qui ne semble pas réagir sur le coup. Ses mains viennent finalement serrer mes bras alors que j’entends un petit sanglot venant du fond de sa gorge. « Je veux ma maman. » Les larmes se mettent à couler de ses joues alors que je le sers encore plus fort contre moi, comme si ma simple étreinte allait lui permettre de se sentir mieux. Je sais que c’est ridicule, mais je me sens tellement inutile présentement que j’espère que peu de choses auront beaucoup d’effets. Je regarde en direction du monsieur qui parle depuis tout à l’heure, mais je comprend pas un mot de ce qu’il dit. Je l’écoute pas vraiment en fait. Je n’entends que les nez qui reniflent autour de moi, les quelques sanglots qui se font entendre ici et là. Ma mère était une femme aimée. Une passionnée de la vie, une avocate de renom, une mère extraordinaire. Mais tout était maintenant terminée. Et tout ce que je pouvais faire, c’est serré mon frère encore plus fort et espéré que le mal qui naissait au fond de mon ventre disparaisse bientôt. J’étais loin de savoir que ce mal ne disparaitrait jamais. Il allait vivre avec moi aussi longtemps que j’allais vivre avec ma mère. Et c’est comme ça que, du jour au lendemain, je devins Jazzlyn Aimee Cartwright, la fille qui n’a pas de maman.

Chapitre 2; 8 juillet 2004

7 ans. 84 mois. 378 semaines. 2548 jours. J’ai jamais eu de facilité avec les mathématiques, mais ça, c’est des chiffres que je peux pas oublier. C’est une accumulation de jours qui deviennent des semaines, pour former des mois et puis des années. Sept années que ma mère est morte. Sept ans que cette stupide maladie qu’on appelle le cancer lui a pris sa vie, laissant un immense trou dans la mienne, celle de mon frère et particulièrement celle de mon père. Après tout ce temps, on pourrait dire que notre famille est revenue à peu près normale, mais c’est pas vraiment le cas. Je crois qu’on est jamais redevenu « nous-mêmes » après ce qui s’est passé. Il y avait quelque chose qui manquait dans nos vies, un élément tellement important. Je n’ai jamais revu cette étincelle dans les yeux de mon père depuis qu’elle est partie. Il dit que c’est parce que son étincelle à lui est parti que celle dans ses yeux n’est plus là. Je trouve sa triste. Et pourtant, y’a rien que je puisse faire pour arranger les choses. On sourit et on fait comme si de rien n’était, mais quelque part, ça nous pèse toujours en dedans. Ma mère est toujours la première personne à qui je pense en me levant et la dernière juste avant de m’endormir. C’est toujours comme ça, y’a rien à faire. Je ne suis pas malheureuse pour autant dans la vie, seulement, y’a des jours comme celui-ci où c’est plus dur. De se dire que ça fais exactement sept ans que j’ai perdu mon modèle, mon idole, c’est dur. Une rose à la main, puisque c’était sa fleur préférée, je rentre dans le cimetière et je déteste d’avance cette impression qui ne me quitte jamais de « marcher sur les morts. » De savoir que partout où je marche ou presque, il y a des cercueils et que dans ses cercueils se retrouvent les corps de gens qui ont été aimés, de gens qui majoritairement sont partis beaucoup trop tôt. Je me dirige machinalement vers la tombe de celle qui fut un jour ma mère, mais qui aujourd’hui n’était plus que son souvenir. Je dépose la rose sur le dessous de sa tombe alors que les larmes coulent déjà sous mes yeux à la simple vu de son nom inscrit sur cette stupide pierre tombale. Je me met à genoux devant ce qu’il reste de celle qui m’a donné la vie et ma voix s’élève, brisant ce silence mortuaire de tout bon cimetière. « Tu me manques maman. Tu me manques tellement. J’ai l’impression que même le temps diminue pas la douleur que j’éprouve dans le fond de mon ventre quand je pense à toi. Noah est rendu grand. Il m’a dépassé ça fais déjà un bon moment, mais j’imagine que tu le sais d’où tu es. Même si on en parle jamais, j’crois qu’il l’accepte pas encore lui non plus. Le temps passe, on fait comme si de rien n’était, mais au fond, tout est différent depuis que t’es pu là. Malgré moi, j’espère encore que tu vas revenir me voir dans ma chambre et me raconter des histoires. Je sais que je suis plus vieille et que les histoires, c’est plus de mon âge, mais si ça pouvait te faire revenir j’écouterais toutes les histoires du monde mille fois. J’suis ridicule en, mais tu me manques tellement.. » J’éclate en sanglots aux souvenirs de toutes ces soirées plus jeune où ma mère venait me border et me demandait quelle histoire j’avais envie d’entendre. Je choisissais toujours l’une de princesses, souvent la petite sirène parce que c’était ma préférée. J’entends des bruits de pas derrière moi et je relève la tête rapidement. Je reconnais bien vite la silhouette de ma meilleure amie qui marche lentement, comme si elle venait de rentrer dans un périmètre interdit. Je détourne le visage, légèrement honteuse d’offrir une telle scène à Elmi. « C’est ton père qui m’a dit que je te trouverais ici.. » Je tente un léger sourire qui ressemble plus à une grimace et je soupire légèrement. C’était la septième année consécutive que je passais mon après-midi dans ce cimetière en cette date. Le septième huit juillet en suite qu’il fait beau soleil alors que mon monde me semble plus noir que jamais. J’essuie rageusement quelques larmes qui trainent encore sur mes joues, furieuse d’être une nouvelle fois prise en flagrant délit de détresse. Je déteste qu’on me voit ainsi, vulnérable, faible. J’essaie toujours de voir le mieux dans la vie, mais bien souvent mon pessimisme me revient malgré tout. Elmi s’approche de plus en plus vite de moi. « Tu peux pleurer devant moi Aimee, t’as pas besoin de cacher que t’as de la peine. » Elle me prend dans ses bras alors que je suis incapable de contrôler les sanglots qui s’emparent de nouveau de moi. Je lui serais jamais assez reconnaissante d’être toujours là pour moi, même dans les moments difficiles comme celui-ci. Elmi, c’est la seule qui me connaisse vraiment. C’est la seule qui a vu chacune des facettes de ma personnalité. La seule sur qui je peux vraiment m’appuyer comme je le fais. J’aimerais la remercier en ce moment, mais ma gorge est tellement nouée que plus aucun son ne peut en sortir. Et comme si elle lisait dans mes pensées, elle rajoute tout en me frictionnant le dos « J’serais toujours là pour toi. »

Chapitre 3; 23 mai 2007

Je m’en suis toujours voulue de ne pas avoir suivi les traces de ma mère dans le domaine du droit comme je m’étais toujours promis que j’allais faire. Pourtant, j’ai essayé, j’ai essayé tellement fort. Mais j’ai jamais été capable. J’arrivais pas à me concentrer dans mes cours parce que j’arrivais pas à trouver ce qui me plaisait dans ce qu’on tentait de m’enseigner. C’était simple, il n’y avait rien qui me plaisait dans ce cours. Quand j’ai finalement changé de cours, j’ai eu quelques remords et aujourd’hui, alors que je suis en direction d’une place où j’aurais jamais cru que je mettrais les pieds un jour, je ne peux m’empêcher de repenser à ces remords. Peut-être que finalement, j’aurais dû me concentrer sur ma première idée et ne jamais lâcher le droit. Pourquoi, vous me demanderez, j’aurais dû rester en droit alors que je n’aimais pas ça? Tout simplement parce que je ne serais pas tombée amoureuse de mon professeur de psychologie si je n’avais jamais eu de professeur de psychologie. Je vous vois déjà venir avec votre cliché de l’élève qui tombe amoureuse de son sexy professeur et je sais bien que c’est pitoyable, mais c’est plus fort que moi. Je frappe trois coups à la porte, le coeur battant à la chamade dans ma poitrine. Pourquoi je suis ici? Pourquoi? Et oui, le dit professeur de psychologie, Monsieur Silverstone - mais j’aime mieux penser à lui sous son prénom, soit Andrea - m’a « invité » chez lui afin de me donner un cours de rattrapage. Je dois dire que j’ai un peu de difficulté à rester concentré dans ses cours, mais ce n’est pas parce que la matière ne m’intéresse pas, au contraire. Disons simplement que le professeur pourrait être la cause de mon dernier échec. Et c’est lui qui veut me donner des cours. Il ouvre finalement la porte et m’offre un sourire magnifique, le genre de sourire qui me fait craquer encore plus et qui fait apparaître des papillons dans le fond de mon estomac. « Entrez mademoiselle Cartwright. On peut s’installer au salon. » Il me montre du doigt où se trouve le dit salon et j’aperçois des livres de psychologie qui traine sur la table base. Alors on va vraiment étudier. Me demander pas les autres trucs que j’aurais eu envie de faire avec Andrea, je crois pas pouvoir être en mesure de vous le raconter sans choquer les plus jeunes. Je m’installe sur le canapé, un peu en retrait alors que monsieur Silverstone s’installe à même le plancher. On ne met pas longtemps avant de commencer à travailler, mais j’ai l’impression de ne pas saisir la moitié des mots qu’il prononce tellement mon niveau de concentration est sous zéro présentement. Je suis captivée par rien d’autres que son visage, ses yeux qui traversent les quelques pages qu’il tente vainement de m’expliquer, ses lèvres qui bougent alors que les mots filent de sa bouche. Comme tentation, j’pourrais vous dire que c’est pire que du chocolat et dieu sait que j’adore le chocolat. Je ne peux m’empêcher de fixer ses lèvres parfaites, une bouche que je rêverais d’embrasser. Je mords ma lèvre inconsciemment, complètement perdue dans mon monde et mes pensées. C’est précisément à ce moment qu’il se retourne vers moi et me demande d’une voix qui se veut innocente « Vous suivez toujours Aimee? » Je ne réponds même pas à sa question que déjà, prise d’une impulsion subite je rapproche mon visage du sien et pose mes lèvres sur les siennes, découvrant une saveur encore meilleure que toutes celles que j’avais pu imaginer au cours des derniers mois à côtoyer le jeune professeur. Je profite de l’échange quelques secondes et réalisant ce que je suis en train de faire, je décolle mes lèvres des siennes et mes yeux s’arrondissent, pire que des balles de tennis. Je viens d’embrasser monsieur Silverstone. Je viens d’embrasser un professeur. Je suis complètement folle, complètement cinglée. Je bredouille un léger « Je, j’suis désolée.. » avant de me lever et de me diriger presque en courant vers la porte. « Aimee! » J’ai à peine le temps de me retourner que déjà, Andrea se trouve à mes côtés et ses lèvres retrouvent les miennes, comme si c’était le geste le plus naturel du monde. Est-ce que je suis en train de rêver ou il est véritablement en train de me rendre mon baiser, dans un échange encore plus passionné qu’il y a une minute? Je n’y pense pas plus longtemps et passe mes bras autour de son cou alors que le baiser s’intensifie encore et que ses mains viennent trouver place autour de ma taille. Je suis au paradis, je suis persuadée que je n’ai jamais connu mieux comme moment de toute ma vie. Mais on le dit souvent, le bonheur n’est qu’éphémère. Il faut profiter de chaque fragment qui nous ait donné. Et c’est ce que je fais alors que ma langue rentre en contact avec celle d’Andrea. Un fragment de bonheur, le temps d’une soirée seulement.