VIRGILE ♣ on air, off shore, out of control !

(c) misery angel

VIRGILE SACHA COLLINS
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J'ai actuellement vingt ans, j'habite à San Francisco depuis six mois. Je suis célibataire. Je suis né(e) le dix-huit mai. Je fais des études d'architecture. Si on me demande dans quelle classe sociale je suis je répondrais : moyenne

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QU'EST-CE QUI A FAIT, DANS TA VIE, QUE TU SOIS UN FUCKER OU UN FUCKED ? Trop bon, trop con. C'est bien connu, voilà ce qui a fait basculé ma vie, du moins en partie. Être gentil et serviable c'est fini depuis qu'une pauvre conne s'est servi de moi, m'enfin ne vous inquiétez pas j'ai changé, cet incident m'a ouvert les yeux. Mais je reste un fucked de la life quand même depuis la mort de ma mère. C'est ainsi la vie vous élève pour un jour puis vous détruit pour toujours
AS-TU DÉJÀ ÉTÉ DE L'AUTRE COTE ? Je ne pense pas non. Du moins, si c'est le cas je ne m'en suis jamais rendu compte. Disons que je me considère comme un baisé de la vie depuis ma tendre enfance, depuis que ma mère est morte, depuis que mon frère a quitté la maison en coupant définitivement les ponts avec mon père et moi. Ouais non, définitivement la vie m'a bien baisée jusqu'à présent et le fera jusqu'à la dernière minute de mon existence.
ADMIRES-TU LES FUCKERS ? Non et pourquoi le ferais-je ? Et puis, attendez, ils possèdent deux yeux, un nez, une bouche, deux bras et deux jambes. C'est fou ca ! moi aussi. En somme, ils sont comme tout le monde alors je ne vais pas leur vouer un culte non plus. Je pourrais éventuellement les envier dans le fait qu'ils ne vivent pas toutes ses merdes qui, personnellement, moi, me sont arrivées, mais après ca s'arrête là. Ensuite, je dirais que je les considère comme de pauvre prétentieux qui ne savent que faire à par foutre en l'air la vie d'autrui.
VIS-TU UNE HISTOIRE D'AMOUR A LA ROMEO&JULIET AVEC UNE PERSONNE DE L'AUTRE GROUPE ? Hum, non pas que je saches. Et puis, je ne crois pas aux vertus de l'amour, aux histoires de prince charmant et inversement, toutes ces niaiseries pour ne pas dire conneries aussi qui vous font devenir faible et manipulable à souhait. Donc encore moins à cette lubie "Roméo && Juliet " d'ailleurs à mon sens Roméo n'est qu'un connard, un fucker si vous voulez, qui a rapidement substitué son amour, son tout qu'était Rosaline pour Juliet. Bref. Je ne suis jamais tombé amoureux et ce n'est pas demain la veille que ca arrivera. J'ai une vision de la vie dans laquelle l'amour est exclu car amour = problèmes.

(c) Misery angel

CLOSE YOUR EYES, CLEAR YOUR HEART, CUT THE CORD
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« J’aime le sale gosse névrosé que je suis » Virgile

Jour d‘été, ensoleillé, ciel dégagé et pas un nuage en vue, le petit Virgile, alors âgé de sept ans, trainait dans le coin -dit le jardin- avec son grand frère allongé dans l’herbe scrutant les nuages les deux discutaient… « Dit moi, pourquoi on tu es blond et pas moi ? » lança-t-il sur un ton qui se voulait être désinvolte. « Qu’est-ce que j’en sais moi, c’est la vie et c’est tout ! » répondit-il au tac au tac. « Bah non, désolé c’est bizarre quand même. Je demanderais à maman… » persista-t-il, oui vous savez lorsque vous ne ressemblez pas à vos géniteurs une multitude de question prennent vie dans votre petit esprit. « Haaan tu te prend la tête pour rien Vir' ! Qu’est-ce qu’on s’en fou ! » rétorqua le blond une brindille coincée entre les dents. « Parle pour toi sale blond ! »

Virgile garda alors ses questions pour lui, du moins en attendant, méditant la dessus, imaginant aussi bien le pire que rien du tout.
En attendant, les deux gosses s’entendaient relativement bien enfin comme un frère et un frère quoi: ils se chamaillaient, se disputaient, rigolaient, jouaient, se faisaient la gueule. Enfin la routine j’ai presque envie de dire. Et baignaient dans un univers complètement et totalement magique, disons fermé, leur bulle en somme.

« Tu sais quoi ? J’suis sure que t’es incapable de voler Sacha »
« Pfff ! moi j’suis sur du contraire sale blond ! Et m’appel pas Sacha ! »
« Ah ouais ? Eh bien prouve le ! »
« Alors quand tu veux ! »
« Bah vas y ! j’attend »
« Et comment veut-tu que je te le montres ? »
« Eh bien j’sais pas moi… hum… si tu sautes de là haut et que tu arrives à voler et atterrir sans aucunes blessures j’admettrais que tu sais voler et que tu es plus fort que moi »
« Minable, j’te fais ca les doigts dans le nez et les yeux fermés ! »
« J’ai hâte de voir ca tiens »

Virgile monta alors les escaliers quatre à quatre, se rendit dans le grenier, ouvrit la fenêtre avec la plus grande précaution qu’il lui était possible, passa un pied puis l’autre, se mit debout sur le rebord et appela son frère, lui hurlant de le regarder, qu’il montrerait à ce fumier que c’était un vrai sorcier et qu’il avait du cran. Il voulait clouer le bec à monsieur je-sais-tout et aurait fait n’importe quoi pour lui fermer le caquet une bonne fois pour toute ! Et puis avec un peu de chance il arriverait à voler qui sait, mais bon là c’était de la spéculation.

« Ohééééé ! YOAN REGARDE MOI ! »
« Mais qu'est-ce tu fais ?!!! REDESCEND VIRGILE! Je rigolais en fait ! T’es taré ! REVIEEENS ! »
« T’es prêt j’espère ! A trois ! … UN… »
« DESCEND ABRUTI ! JE BLAGUAIS !»
« …DEUX… »
« VIGIIIIIIIIIIIIIIIIILEE ! ARRÊTE OU J’APPEL LES PARENTS ! »
« …TROOOOOOOIS ! »
« MAMAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAN ! »

Et le gosse se jeta du haut du toit de la maison, il écarta les bras en croix, vous savez comme le fond si bien les oiseaux pendant qu’ils planent, eh bien là c’était la même. Il ferma les yeux en petit inconscient qu’il était. Virgile resta quelques secondes en l’air, comme suspendu, avant d’ouvrir les yeux et de se rendre compte qu’il commençait à perdre sérieusement de l’altitude. Là, l’adrénaline monta c’est moi qui vous le dit, il prit peur, réellement peur, mais trop orgueilleux pour le montrer il ferma très fort les yeux attendit que son corps atteigne le sol et que tout ses membres se retrouvent éparpillés, il ne voulait pas montrer à ce sale blond qui l’attendait en bas qu’il avait eut raison, bah oui, il ne pouvait pas voler: conclusion, il était nul. Il avait perdu ! Et le pire c’est qu’il allait surement mourir. Vous savez quand on dit que l’on voit sa vie défiler devant ses yeux lorsqu’on est en danger ? Ouais ? Eh bien là c’était la même sauf qu’au bout d’un moment il s’impatientait et se demandait pourquoi n’avait il pas encore atteint le sol, il garda les yeux encore bien fermé, de peur de se retrouver nez à nez -ou presque- avec l’herbe du jardin que son père avait très soigneusement faite tondre. En bas, Yoan semblait s’agiter ou hurler serait le terme exacte cependant, il n’entendait pas un traitre mot de ce que ce malade lui hurlait. Lorsqu’enfin il décida d’ouvrir les yeux -s’inquiétant tout de même de ne pas sentir son corps en mille morceau- il constata avec surprise, étonnement, ahurissement, qui failli le tuer non pas parce qu’il s’était ou allait s’écraser, non, seulement parce qu’il retint son souffle, arrêta de respirer, en voyant qu’il « flottait », oui, oui, je vous assure, le gosse flottait dans les airs, il ne bougeait pas, il était très stable, comme un nuage, ou je ne sais quoi encore. Cela avait l’air comme naturel. Il comprit bien vite ce qu’il arrivait ses yeux pétillaient de joie et ses lèvres s’étirèrent en un de ces sourires de winner vous n’imaginez même pas !

« MOUHAHAHA ! T’as vu ! Je t’avais dit que j’en étais capable ! »
« Ouuais d’accord ! Tu veux pas redescendre s’il te plait tu me fais peur là ! »
« JAMAIS ! »
« Allé ! Vir’ redescend ! Fait pas le con ! Imagine que ca ne marche plus et que tu tombes ! »
« N’importe quoi ! Jaloux va ! »

Et en effet, on ne sait par quel miracle, le gosse ne tomba pas bien au contraire, il se plaisait à faire enrager son grand frère qui était huit mètres, si ce n’est plus, plus bas, côté terrien. Il flotta plusieurs minutes jusqu’à ce que la voix douce et mélodieuse de sa mère s’élève. « Virgile mon chéri réveil toi c’est l’heure »
Quoi parce que vous y avez cru en plus ? La magie n’existe pas les amis, ce n’était qu’un rêve, une lubie, une idylle. Quel enfant n’a jamais imaginer pouvoir un jour voler…


Treize ans. Montréal. Canada. Vacances de Noël.
La petite famille était réunie pour fêter ce que le commun des mortels appelle « Noël » soit dit en passant: la naissance du Christ, cette fête où tout le monde, on ne sait pourquoi, s’offre des cadeaux, sont heureux pour un rien et chantent des cantiques à vous donner la nausée. M’enfin, cela dit, quelques jours avant le déballage intensif de cadeaux le cœur n’y était pas ou du moins plus du tout. « Maman est morte…oui elle est morte…j’ai même pu voir son corps, un abruti de camionneur bourré lui a réglé son compte, je veux qu’il meurt maintenant, c’est sa faute, je le hais. Elle était tout pour moi, pourquoi elle, pourquoi a-t-il fallu qu’elle meurt. Papa m’a dit qu’il ne lui restait de toute façon plus beaucoup à vivre a cause de sa maladie du cœur, mais je ne pense pas que ca soit une raison…Si ca se trouve moi aussi j’ai une maladie au cœur et je vais aussi mourir… En plus, il est parti lui aussi, oui Yoan, est parti bon sang, il m’a abandonné, il m’a juste dit qu’il était triste et qu’il ne supportait pas la situation. Je lui en veux de m’avoir abandonné, je ne lui pardonnerais jamais… »


Vingt ans. San Francisco.

Besoin d'air, de nouveau, de frais. J'ai quitté Montréal pour la côte Est des État-Unis. J'y finirais mes études et prendrais du recul par rapport à tout ca. Ça semble être la meilleure décision que j'ai jamais prise de toute ma vie. Yoan, n'est jamais réapparut, n'a jamais donné signe de vie, si ca se trouve il est mort et enterré mais ca je ne le sais pas et je ne le saurais jamais. Et je ne comprend toujours pas pourquoi il s'est barré lâchement le soir de la mort de notre mère et honnêtement cet épisode me fait tellement mal que je ne préfère même pas y penser ni même m'y attarder. J'ai bien évidement gardé contact avec mon père qui me soutient et me comprend, du moins fait semblant, de là où il est. J'compte bien entamer une nouvelle vie, avec de nouveau gens et oublier le reste...