ANDREW ▬ eat me, drink me.

(c) rage.

ANDREW TRISTAN HATWOOD
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J'ai actuellement dix neuf ans, j'habite à San Francisco depuis trois ans. Je suis célibataire. . Je suis né le 26 novembre. Je fais des études de proxénète. Si on me demande dans quelle classe sociale je suis je répondrais : aisée.

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QU'EST-CE QUI A FAIT, DANS TA VIE, QUE TU SOIS UN FUCKER OU UN FUCKED ? Je suis pas le genre de type qui hésite quatre mille ans pour faire un choix, et je n'hésiterais pas à balancer mon poing dans la gueule au premier relou qui se pointe. J'aime bien savoir ce que je fais, ce que je veux. J'en ai rien à foutre d'avoir une tonne de potes, je veux simplement des bons plans.
AS-TU DEJA ETE DE L'AUTRE COTE ? Non. Je suis un gagnant, je l'ai toujours été. Quand on a du fric à plus savoir quoi en faire, on se sent tout de suite supérieur aux autres. Quand t'es gamin ça va de soi. Chez moi, c'est naturel.
(question pour fuckers) MEPRISES-TU LES FUCKED ? Non. Je les baise, c'est tout. Ce sont des minables, et je m'en préoccupe pas.
VIS-TU UNE HISTOIRE D'AMOUR A LA ROMEO&JULIET AVEC UNE PERSONNE DE L'AUTRE GROUPE ? Mon histoire d'amour je la vie avec moi. J'ai le temps pour penser aux autres. Si j'dois tomber amoureux de quelqu'un, à la limite, je préfère pas me trainer un pauvre type.

(c)rage.

CLOSE YOUR EYES, CLEAR YOUR HEART, CUT THE CORD
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▬ J'ai toujours eu de bonnes relations avec ma mère. Quand j'étais gosse, elle prenait du temps pour m'emmener au parc, aller au cinéma, déjeuner dans un restaurant chic, on partait en voyage à une destination hors de prix, et tout ces trucs qui faisaient de moi un gamin épanoui et pourri gâté jusqu'à la moelle. Mon père était chirurgien urgentiste, ou un truc comme ça. Il partait le matin quand tout le monde dormait, et revenait le soir lorsqu'on était couché. Parfois il revenait même pas du tout. Bien sûr, on l'excusait tous de cette absence, parce que c'était son métier, qu'il vivait pour ça, ect ect. Sauf moi. Dans ma tête de p'tit con de six ou sept ans, fallait qu'il prenne ses responsabilités envers sa famille. Mais j'ai eu tôt fait de décrocher de cette idée. D'une part, j'aurais rien changé à ses plans professionnels, et puis je commençais déjà à en avoir plus rien à foutre. Je n'étais pas autonome du tout. Je savais rien faire tout seul, et me laisser plus d'une demi heure sans compagnie équivalait à une catastrophe d'envergure plus ou moins importante. Mais l'argent palliait le problème. On peut dire qu'avant de connaître ma mère qui, même en foutant rien avait hérité d'une fortune non négligeable, mon père était un pauvre roturier sans importance. Mais il s'est mis en tête de vouloir devenir médecin, alors évidement, ils ont commencé à amonceler un bon paquet d'oseille. Je vivais à Hampstead, un de ces quartiers chics de Londres. Là où il se passe jamais rien et où tu dois faire un sourire ravageur à tes voisins sapés comme des bourgeois d'il y a cinq ou soixante ans auparavant, et les majordomes t'aurais limite fait la courbette.

J'ai grandi un peu comme ça. Couvert, protégé par l'argent et l'amour maternel. Au moment où je suis devenu maigrichon et teigneux, j'ai rencontré William. Il avait deux ans de plus que moi, et au début j'avais une sorte de fascination un peu malsaine envers ce type. J'ai envie de vous dire qu'il a été un peu comme un premier amour ou un truc comme ça, parce que j'imaginais plus passer ne serait-ce que deux jours sans lui, et il a été le précurseur de tout ce que j'ai commencé à faire par la suite. J'avais jamais eu réellement besoin d'amis ou de lèche cul, mais Will est facilement devenu mon meilleur pote même si je lui aurais bien cassé la gueule quelques bonnes centaines de fois. On partageait tout, on f'sait tout ensemble. C'était comme ça, on on s'en lassait pas, y avait pas de routine. J'ai fumé ma première cigarette, mon premier joint, j'ai eu ma première cuite, ma première partie de jambes en l'air avec une ou deux nanas, mon premier fixe, mon premier rail. Tout ça, c'était pendant des soirées, des fêtes. Quand je retournais à la réalité, y avait ce que les toubibs appellent la dépréciation de la réalité. Un putain de choc. Le truc le plus dur en soi. J'avais eu l'impression que tout m'était possible lorsque la drogue empoisonnait encore mon sang, mais quand on se réveille, tout n'est plus aussi formidable. Grâce, ou à cause de Will, j'ai sentie un besoin d'indépendance se faire de plus en plus pressant au fil des mois. J'ai enchainé connerie sur connerie, William en était d'ailleurs le seul témoin.
Moi j'm'en foutais. J'étais bien dans mes baskets, et je demandais seulement qu'on me foute la paix, mais y avait des trucs dont je pouvais pas me passer. Alors quand j'ai vu William plier bagage du jour au lendemain, direction les États, j'ai dû réfléchir cinq minute avant de prendre ma décision. Ma mère ? Elle m'aimait tellement que, évidement, ça lui faisait un peu mal au cœur de me laisser partir, mais après tout, la seule chose qu'elle voulait c'était contribuer à mon bonheur. Qu'il soit factice ou pas. 'Suffisait de lui promettre de lui passer quelques coups de téléphone et d'aller la voir quand l'envie m'en prenait. Accompagner Will, ça allait de soi. Il me l'avait même pas demandé, mais d'un côté je pensais bien qu'il n'y avait pas de question à se poser. Alors j'ai pris mes cliques et mes claques, et on s'est cassé. San Francisco, c'était pas le paradis mais presque. J'avais beau faire des dépenses inconsidérées, mon compte en banque se vidait pas, c'était une manière à ma mère de me dire "vas y mon chéri, quoiqu'tu fasses j'serais derrière toi !" alors forcément.