Sex and drug. Rock'n'roll made an overdose. S&D.

Soft lips are open, them nuckles
is pale, feels like you’re dying,
you’re dying. You, your sex on fire
and so were the words to transpire.
DIGORY. SID.

Elle me saoule. Elle me saoule. Elle me saoule. Digory était allongé sur son matelas à la façon d’un mort, le visage dans l’oreiller, les bras pendant de chaque côté du sommier, poussant des gémissements et des grognements étouffés. Il était fatigué. Crevé. Agacé. Désespéré. Elmi. Elmi. Parfois, il regrettait de ne pas lui avoir dit directement qu’il savait qu’elle mentait à propos du môme. Ça lui aurait épargné bien des problèmes. Sauf qu’en certaines occasions, il arrivait que le spectacle en vaille la chandelle. Pas toujours, certes. Pas cette fois, par exemple. Il était vingt heures, et il revenait d’un « rendez-vous » avec la mère de son soi-disant enfant. L’horreur. Pour être honnête, mensonges, tromperies et gamineries mis à part, la jeune femme restait quelqu’un d’assez sympathique. Sauf que là… Putain, elle devait sûrement avoir ses règles ! Bien sûr, il aurait passé pour un crétin, s’il lui avait posé la question. D’abord parce que ça l’aurait étonné que ce soit le genre de femme qui entend ça tous les jours, et ensuite, car elle est censée être enceinte. Enceinte. Laisse-moi rire. Mais il jouait le jeu. Pour le fun. De toute façon, elle ne pourrait plus continuer son petit manège très longtemps. Le fait qu’elle ne prenne pas un gramme serait trop suspect. À vrai dire, le jeune homme était assez impatient de voir de quelle façon elle allait se sortir de cette situation. Sûrement avec la facilité. La fausse couche. Bref, tout ça pour dire que Digory était vanné. Il aurait volontiers passé tout le reste de la journée et de la nuit à pioncer, mais le destin l’en empêcha. Cette fois-ci, il se présenta sous les traits d’un gamin aux cheveux bruns et au sourire éclatant qui sonna à la porte. En soupirant, Digory se releva, se dirigea vers l’entrée, ouvrit. Les deux garçons buggèrent en apercevant l’autre. Le plus vieux haussa un sourcil, toujours dans l’entrée. « Désolé, scout-boy, j’achète pas de cookie » lâcha Dig, un brin moqueur. Serait-ce le fameux gamin accro à sa petite sœur ? L’autre tenta de se donner contenance. « Olive est là ? » Le brun sourit. Jouant le jeu, il regarda par-dessus son épaule, fit mine de regarder vers la porte sur la droite. « Elle doit être sous sa douche. MON LAPIN QUELQU’UN POUR TOI ! » Il aurait volontiers éclaté de rire devant la tête du gamin. Il se contenta de le regarder. Il n’y avait personne bien sûr. Et Olive était tout sauf son lapin. « Euh, je repasserai plus tard. » Et il tourna les talons, se précipitant dans les escaliers de l’immeuble. « C’est ça, au revoir ! » Hilare, Digory retourna se jeter sur son lit. Mais non. L’envie de dormir était passée. Il tourna, se retourna, et se reretourna sur sa couverture, cherchant désespérément le sommeil. Rien n’y fit. Sa fatigue et son agacement avaient déserté. Thanks God.
Il finit par se redresser, sauter sur ses pieds, et sortit de la pièce, attrapant son paquet de cigarettes au passage. Il en fourra une entre ses lèvres, approcha son briquet, tira une longue bouffée. Il était comme un loup en cage, ne sachant pas du tout quoi faire pour s’occuper. Il était rare, pourtant, qu’il s’ennuie à ce point-là. Alors il se décida à faire ce pour quoi il était le plus doué. Dealer. Et c’était illégal. Était-il voué à cela ? Un job qui risquait de le faire tauler le reste de sa vie ? Non, Bagwell. Ta gueule. Si t’es venu jusqu’à San Francisco, c’est pour arrêter de penser comme ça. Pour repartir à zéro. Trop tard. La nostalgie était revenue. Non, non, non. Sans réfléchir, il enfonça les doigts dans la poche de son jean, sortit son portable, composa un numéro qu’il connaissait pour l’avoir composé de nombreuses fois. Répondeur. « Hey Sid, c’est Digory. J’me disais, ça te dirait pas que nos chemins se croisent par hasard ? Je bouge pas de chez moi, mais toi tu pourrais, disons, te perdre et, ô jeune femme perdue, venir demander ton chemin ici ? Allez, a plus. » Digory, ou l’art de raconter n’importe quoi, n’importe quand, à n’importe qui. Et il s’affala à la table à manger, pour attendre Sid. Contrairement à la fatigue, sa mauvaise humeur n’allait pas le lâcher de sitôt, il se le sentait. Faites que Sid puisse venir, oh dieu tout puissant. L’esprit trop pris par ses pensées moroses, il ne remarqua pas que son visage était à présent collé contre le bois, et qu’il sombrait dans une semi-torpeur. C’est en sursaut qu’il se réveilla lorsqu’une poigne ferme mais clairement féminine le secoua vivement. Il se redressa d’un coup, manqua de se casser la gueule, regarda autour de lui. « S’kis’pass ? » marmonna-t-il, encore à moitié endormi. Face à lui, le visage de Sid lui souriait, moqueur. Tiens ? C’était ouvert ? On s’introduit pas chez les gens quand on veut leur demander son chemin...


(C'est pas génial, désolée, j'suis pas très douée pour commencer )