TERMINEE - BROOKLYN ♣ smart had an idea and that idea was stupid.

(c) eclatic.

ELISHEA BROOKLYN WITTAKER
- - - - - - - - - - - - - - - - - -

J'ai actuellement vingt-cinq ans ans, j'habite à San Francisco depuis quelques semaines tout au plus. Je suis célibataire mais divorcée . Je suis née le quinze janvier mille neuf cent quatre-vingt-cinq à Londres. Je suis écrivain à temps perdu. Si on me demande dans quelle classe sociale je suis je répondrais : moyenne, tout simplement.

- - - - - - - - - - - - - - - - - -

QU'EST-CE QUI A FAIT, DANS TA VIE, QUE TU SOIS UN FUCKER OU UN FUCKED ? Je sais pas. J'en sais vraiment rien. En fait, ça s'est surtout décidé à ma naissance. Il était dit que Brooklyn Wittaker serait une chieuse, et la magie a opéré. Je suis une fucker, une vraie. Mes conquêtes d'un soir se comptent par centaines, mon respect envers mes parents, adoptifs ou non, est nul. En fait, je n'ai aucun respect pour quoi que ce soit. Point final. AS-TU DEJA ETE DE L'AUTRE COTE ? Jamais. C'est moi qui détruit les autres, pas l'inverse. Je les manipule comme de vulgaires jouets, je couche avec en leur promettant monts et merveilles alors que le lendemain matin, je ne suis plus qu'un souvenir. La belle vie, me direz-vous. Sauf que les situations s'inversent, c'est bien connu. MEPRISES-TU LES FUCKED ? Oui, largement. Il faut être moins naïf dans la vie et ouvrir les yeux sur tout le mal qui nous entoure. Je n'ai aucune raison de leur en vouloir mais cette gentillesse permanente m'exaspère. Il n'y a jamais de surprises, de violence avec quelqu'un de trop doux. Je sais de quoi je parle. Néanmoins...Je sais pas, j'ai l'impression de changer d'avis. C'est...Enfin ça devient dur de jouer ce rôle. VIS-TU UNE HISTOIRE D'AMOUR A LA ROMEO&JULIET AVEC UNE PERSONNE DE L'AUTRE GROUPE ?Vécu, oui. Notre histoire était bien mignonne au début, moi qui pensais aimer cet homme toujours là pour moi. Mais ce comportement, cette routine me saoulait. Je ne l'aimais pas en réalité. Je m'en foutais. Et mes infidélités ont recommencé. Un jour, c'était dans le lit du voisin, un autre dans celui d'un homme marié. Et tout ça sans le moindre remord. Mais avoir un mari sur le dos handicapait fortement. On me rappelait sans arrêt les devoirs d'une femme mariée. Jusqu'au jour ou j'ai dit stop. Une demande de divorce et puis plus rien. Disparue. Est-ce que je le regrette ? Oui.

(c) eclatic

CLOSE YOUR EYES, CLEAR YOUR HEART, CUT THE CORD
- - - - - - - - - - - - - - - - - - -

J'AIME FAIRE CHIER MON MONDE ET MON MONDE ME LE REND BIEN.

Les yeux rivés dans le vide, je portais à mes lèvres une énième fois ce que l'on baptisait communément poison, ou plutôt cigarette. Mon souffle chaud expulsa la substance dangereuse de mes poumons, tandis que j'étouffais un hoquet, signe de ma maladresse. A vrai dire, mon esprit n'était pas concentré sur cette activité pourtant pratiquée des centaines de fois. On me disait souvent que je finirais avec un cancer du poumon, que j'y passerais, que je deviendrais laide. Et ces commentaires me faisaient bien rire. Fumer ne représentait que le mal pour ces gens. Or, je considérais cela comme un plaisir, une délectation solitaire.La cigarette est un amant fidèle et elle vous suit partout, jusqu'au bout, vous devriez le savoir. Mais la cigarette se fout de vos états d'âme. Par conséquent, elle foutait de ce que je ressentais à ce moment-là. Au contraire, elle servait simplement à m'enfoncer un peu plus. D'un geste presque délicat, mes doigts frôlèrent le papier blanc de cette lettre qui ne m'était malheureusement pas destinée tandis que mes yeux parcouraient une troisième fois les mots, les lettres, les phrases qui s'enchaînaient sous l'encre bleue du stylo d'un homme que mon cœur connaissait parfaitement bien. Il semblait meurtri, furieux, avide de vengeance. En même temps, ne l'avais-je pas cherché ? Cette époque ou tout me venait facilement, rien qu'en claquant des doigts, cette époque ou je couchais avec n'importe qui, ou je manipulais la moindre personne qui osait s'approcher de moi semblait désormais révolue. Je me sentais mal, très mal. Parce que j'avais ruiné un mariage, une vie de famille, certainement. Parce que je le sentais encore en moi, ce sentiment grandissant qu'autrefois je laissais couler dans mes veines. Parce qu'il ne pouvait m'oublier. Parce que je ne pouvais faire sans. Merde. A cette pensée, j'écrasais violemment ma cigarette dans le cendrier et je portais ma main gauche tremblante dans mes cheveux blonds. Le plus étrange fut probablement le fait que je ne pleurais pas. Enfin, j'en avais envie, je le voulais mais mon visage refusait de laisser transparaitre un moindre signe de faiblesse, assise dans ce canapé. Tout comme mon cœur refusait d'admettre son importance dans ma vie. Au début, je pensais en être amoureuse. J'avais accepté un mariage mais progressivement, mes infidélités prirent le pas sur notre relation. J'ignorais s'il le savait ou non, j'ignorais même ce qu'il pouvait en penser. A vrai dire, je m'en moquais. Seul mon bonheur importait. Le sien venait après. Et au fur et à mesure, j'ai fini par comprendre qu'il fallait divorcer et disparaître parce qu'une union à long terme ne me convenait pas. A partir de ce moment là, j'ai simplement recommencé ma vie. Un nouveau fiancé trompé régulièrement chez qui je vivais (et toujours, d'ailleurs), un nouveau domicile. Et puis, cette lettre est venue troubler ma vie. Finalement, l'arnaqueuse venait de se faire vulgairement arnaquer. Tant pis pour moi. Sans même s'attendre à quoi que ce soit, le boulet qui me servait de petit ami vint interrompre ce bouleversement soudain, sourire aux lèvres. D'un geste rapide, je fermais la lettre et la fourrais sous mon haut, dans l'espoir d'une discrétion totale. "Mon cœur, je repars, je dois aller chez les Grant." me lança-t-il d'un ton enjoué. "Oui, fais. Je...Je vais aller me coucher tôt de toutes façons." répliquai-je d'une voix peux assurée. M'adressant un sourire compatissant, Rhys posa son sac de sport et repartit, direction la maison des Grant. Lui aussi me saoulait à m'aimer, me chérir de la sorte. J'aime pas la routine, merde ! C'est trop difficile de se dévouer à ma personne, de me satisfaire, de me faire l'amour avec violence ? Apparemment, oui. Fuck Rhys. Fuck Londres. Cette lettre que je cachais m'appelait. Elle m'appelait, toujours plus fort, toujours plus loin. Tout ça devenait étouffant. ça me pesait. Et sans laisser le moindre message, je pris mon manteau, direction San Francisco. Fuck Rhys. Fuck Londres. Fuck moi. Je t'aime Gabriel.